Un entrainement matinal [pv : mélody]

Marre de cette base où la moitié de la population n'est pas humaine. Marre de cette salle d’entraînement froide et sans odeur où les mur vibrent sans cesse sous les assauts inhumain des hybride. Et surtout, marre de cette chambre étroite que la jeune femme doit partager avec un autre de ces monstres. Vous l'aurez compris, Zihark avait besoin de solitude. Et pour cause, cela faisait maintenant un mois qu'elle n'était pas partie en mission, et restait donc cloîtrée dans la base Ruvys. Bien sûr, elle partait régulièrement faire un footing dans la forêt qui l'entouré, mais il y avait toujours quelqu'un pour l'accompagner contre sa volonté.

Voilà pourquoi, ce matin, elle avait pris quelques provisions, et avait quitté la base sans un bruit en direction de la Forêt Luxuriante. Une fois sur place, elle avait fui les sentiers et s'était perdu dans la broussaille, jusqu'à ce que seul les animaux de la forêt ne lui tiennent compagnies. Une fois suffisamment profond, elle s'était posée dans une clairière, enlevée son T-shirt et avait entamé la construction d'un mannequin d’entraînement. Une fois achevée, elle avait délicatement posée son casque et son os au pied d'un des grand arbre de la forêt, et commencé son entraînement.

Comme toujours, celui-ci débutait par quelques exercices d'assouplissement, ainsi que les étirements nécessaires. Une fois cette routine terminée, elle saisit une branche par terre et commença à pratiquer quelques mouvements de kendo, en commençant par les bases. Quelques années auparavant, elle aurait rapidement haussé le niveau, ce concentrant sur les techniques qu'elle ne maîtrisait qu'à peine, mais depuis sa transformation elle avait décidé de pratiquer les bases plus longtemps, afin de maîtriser sa nouvelle force. Et pour cause, depuis qu'elle était devenue un monstre, sa structure corporelle avait changé du tout au tout, l'obligeant à répéter inlassablement les exercices de bases, afin d'habituer ses muscles à sa nouvelle physionomie. Au début, le choc avait été rude, contrairement aux enfants, Zihark était âgée, et son cerveau complètement habitué à son corps, si bien qu'une fois réveillé, il avait fallut lui réapprendre à marcher. Mais maintenant, cela allait beaucoup mieux, elle avait appris à contrôler son corps, et ne ressentait qu'un léger malaise lors de certain enchaînement difficile, si bien qu'au yeux d'un observateur extérieur, elle semblait pleinement maître de ses capacités.

Mais au fond d'elle, elle ressentait se léger malaise, et faisait tout pour le combattre, voilà pourquoi depuis plus de deux ans, elle passait ses journées à s’entraîner, espérant un jour atteindre le niveau nécessaire à sa vengeance. Une fois au bord de l’épuisement, la jeune femme reposa la branche, et s’assit en tailleur sur le sol, commençant à méditer. Car si elle avait presque regagné son niveau physique, son mental était encore profondément touché par sa transformation. Et pour cause, elle était devenue un de ceux qu'elle détestait le plus, et même si elle tentait de se persuader qu'au fond d'elle, Mia n'avait pas disparu, l'Ossateur en elle était belle est bien présent. Le signe le plus visible étant sûrement ses deux os qu'elle transportait avec elle. Bien que totalement incongrue, Zihark n'avait toujours pas réussi à se débarrassé de ses deux objets, allant jusqu'à préférer utiliser son os à Ragnell, l'épée que lui avait confiée sa mère. Et elle se surprenait souvent à pleurer devant le crane qu'elle portait habituellement sur la tête, persuadée qu'il était celui de sa propre de mère. Voilà pourquoi, elle ne négligeait en rien son entraînement spirituel, essayant de garder en elle son humanité, et de ne pas devenir l'un de ses monstres que sont les poké-humains. Il lui fallait à tout pris ne pas sombrer dans la folie, tout du moins pas avant d'avoir éventrée chacun des intégré, et mit fin à la création des créatures abjectes qu'elle même était devenue.

Habituellement, elle médité pendant plus d'une heure, profitant de se moment calme pour revoir ses techniques de respiration. Toutefois aujourd'hui, elle fut tirée de sa méditation plus rapidement qu'à son accoutumé, présentant la venue d'un perturbateur, comme guidée par l'instinct animal qu'elle tentait à tout pris de faire disparaître. Relevant la tête, elle déclara d'une voix profonde.

Un chapeau de paille, si grand qu'il pouvait couvrir ses branchies-nageoires qui avaient tendance à se démarquer un peu trop, si elle supportait l'inconfort de la manœuvre. Un petit sac où elle avait dissimulé un cahier spiralé de feuilles vierges, un crayon à mine ainsi que l'aiguisoir et l'efface pour l'accompagner. Un kit de premier soin, dont elle ne se séparait jamais en tant qu'infirmière assidue, ainsi qu'un peu de nourriture. Une camisole d'un bleu nuit calmant et subtil, faisant ressortir le bleu turquoise de sa chevelure, ainsi qu'une jupe en jeans et des sandales lacées, assez confortables pour la marche en forêt. Elle était partie, ainsi préparée, alors que le soleil se levait à peine.

Il faisait si chaud, si beau en cette journée d'été; avant l'aube, Melody s'était retournée plusieurs fois dans son lit avant de se lever en même temps que l'astre solaire, se permettant une petite folie après ces mois d'accoutumance à son nouveau milieu, à son nouveau corps, à ces nouveaux patients dont elle s'occupait rarement en raison de la rareté des tâches dangereuses. Parfois, il lui arrivait de s'occuper d'une cheville foulée ou d'une personne inquiète des réactions étranges d'une partie nouvelle de son corps, du à leurs caractéristiques Pokémon. La pire chose qui lui avait été donné de voir jusqu'à maintenant avait été le bras tordu du vieux concierge - l'un des rares humains qui acceptaient d'approcher la base de ces «monstres» à demi Pokémon et à en garder le secret - qui avait fait une douloureuse chute en tentant de réparer un bout de la gouttière. Elle n'appréciait pas le sang, mais lorsqu'elle s'occupait d'un patient, toutes les horreurs médicales du monde n'étaient pas assez pour l'empêcher de se donner corps et âme à la guérison d'une personne. C'était à quel point ce travail était fait pour elle, lui donnait une utilité et une raison d'exister, et qu'elle prenait le tout très au sérieux.
Mais même le plus assidu des travailleurs avait besoin d'un moment pour lui, après tout.
C'était pourquoi la jeune femme avait laissé une feuille sur le dessus de sa porte d'infirmerie indiquant «Absente» et demandant à laisser les noms et les raisons de visite sur ce même bout de papier, avait pris ce qu'elle avait de plus précieux - soit son matériel de dessin et son kit de premier soin - et s'était lancé dans cette forêt, sans but ni désir précis. Peut-être juste un endroit ensoleillé, avec quelque chose à dessiner. Elle suivit tout d'abord un Mystherbe, puis un Roucool sautillant d'arbre en arbre prit la relève. Puis elle surgit dans l'endroit que, inconsciemment, elle recherchait. Une clairière, dont le tapis de fleur formait un paysage coloré, quasi féérique. Satisfaite, l'infirmière s'installa sur une souche d'arbre, sorti son matériel à dessin de son sac et se mis à gribouiller. Elle commença tout d'abord par le Mystherbe rencontré en premier, se fiant à sa mémoire, puis vint le rejoindre sur le papier le Roucool. Elle en perfectionnait le bec, créant des reflets sur sa surface lisse, lorsqu'un bruit distinct lui fit lever la tête. Un bruit sourd, soudain, bref. Le bruit de coups sur le bois.

Sous le chapeau, ses nageoires se dressèrent, sa queue aussi. Elle rangea calmement ses affaires dans son sac, le sécurisant ensuite sur son épaule. S'ils s'agissait d'humains, de bûcherons, et qu'ils la voyaient, ils pourraient tenter de l'attaquer, dans un moment de panique. Elle cacha donc les attributs aquatiques ornant sa tête sous le chapeau de paille, ignorant l'inconfort, et plaçant sa nageoire caudale de manière à ce que ses jambes la cache de témoins au devant d'elle. Puis, sans bruit, elle s'approcha calmement de l'origine du bruit, pour déterminer si elle courrait un réel danger.
Ce qu'elle vit, alors qu'elle restait cachée derrière un massif feuillu, la laissa perplexe.
Entre les arbres, un mannequin de bois se dressait, improvisé depuis peu à partir de matériau d'ici, apparemment. Les bruits avaient cessé, puisque celle qui les avait causés méditait maintenant, tranquillement installée au sol. Plus loin, une sorte de crâne d'os et un long os à la taille impressionnante gisaient par terre. Avec le chandail de la jeune femme. Les joues de Melody s'empourprèrent de gêne; elle était pudique, jeune enfant unique ayant été élevé dans une mentalité plus...réservée.

" Qui êtes vous ? Et que faites vous ici ? "

Melody sursauta légèrement. Jugeant qu'il serait impoli de s'enfuir soudainement et de feindre n'avoir jamais été là, elle s'approcha de deux pas, sortant de l'ombre de l'arbre derrière lequel elle se tenait. Excepté ses étranges cheveux bleus et son regard semblable à deux améthystes, ses autres attributs Pokémon n'étaient pas visibles.

-Pardonnez mon impolitesse...Je m'appelle Melody. Je me promenais simplement dans le coin, quand j'ai entendu les bruits de votre...entraînement, hésita-t-elle, ignorant s'il en s'agissait bien d'un. Je ne voulais en aucun cas vous déranger.

Son regard évita de fixer la jeune femme au torse nu, bien qu'elle ne semblant pas intimidée d'une quelconque manière. Simplement...gênée. Et elle l'indiqua très calmement, sans sembler ni demandante ni choquée, puisqu'elle ne jugeait pas les habitudes de son aînée. Après tout, elle avait très probablement ses raisons, et qui était-elle pour les condamner? Simplement, puisqu'elle désirait pouvoir la regarder, l'Aquali espérait que celle qu'elle avait interrompu accéderait à ses demandes, ne serait-ce que le temps d'une conversation.

-Si vous pouviez remettre votre chandail, je dois avouer que je n'ai pas l'habitude de ce genre d'accoutrement.